lundi 31 mars 2008

La série est officiellement parue!

Et j'ai hâte de savoir ce que vous en pensez! Alors n'hésitez pas! Écrivez-moi.

D'ici là, je termine la révision du tome 3. Attendez de faire la connaissance d'Ermeline la gitane, d'Abraham Flandrin, de Daimbert de Louvain et de Jehan Malestroit!

À+

samedi 15 mars 2008

Les deux premiers tomes

Comment lancer la discussion dans un blogue? Je me suis longuement posé la question. J'ai songé à tous ces salons du livre où je rencontre mes lecteurs, qui me demande souvent où je trouve mes idées et comment j'invente mes personnages.

Pas facile de répondre à ces questions, pourtant simples, en apparence. On ne sait jamais vraiment d'où sortent les histoires et on est encore moins conscient de ce qui inspire la personnalité d'un personnage. Alors j'ai décidé d'y réfléchir. Ça donne ceci.

L’idée de départ du Talisman de Nergal

Lors de mes études en histoire, je me suis surtout intéressé à la France des XIVe-XVIIIe siècles, à la Nouvelle-France et au Québec du XIXe siècle. Pourtant, j'ai toujours été fasciné par la civilisation sumérienne, où la nôtre trouve ses origines lointaines. C'est sans doute en raison d'un professeur que j'ai eu à l'époque, monsieur Leibovici, qui y vivait presque à temps plein!
Certains auteurs avancent que Sumer n’était pas la première civilisation mais plutôt ce qu’il restait d’une autre, beaucoup plus ancienne, dont les vestiges ont disparu sous les eaux et les glaces. On attend encore des preuves solides qui viendraient appuyer leurs hypothèses mais, en soi, c'est intéressant, surtout quand on pense que le mythe du déluge est universel.

C’est sur ces bases que j’ai élaboré le mythe fondateur du Talisman de Nergal où j’attribue la destruction de la civilisation des Anciens à un cataclysme déclenché par l’ouverture du portail.

Les personnages principaux

La série repose sur des personnages qui passent d’un tome à l’autre. Voici, en quelques lignes, d'où ils viennent. Enfin, je crois...

Manaïl : Je ne vous raconterai pas d’histoires en vous disant qu’il y a beaucoup de moi dans Manaïl, et autres clichés du genre. Manaïl, ce n’est pas moi; c’est nous. Au départ, je le voyais simplement comme un garçon de 14 ans qui allait découvrir sa vraie valeur. En cours de route, il est devenu une métaphore de nous tous. Comme chaque être humain, il oscille entre le bien et le mal, il est tenté par la violence et les solutions faciles, il lutte autant contre lui-même que contre les tentations de la vie. Il aspire à devenir mieux mais rien n’est facile. Il découvre sa nature profonde et n’aime pas toujours ce qu’il y trouve. Il a du courage mais n’a rien du super héros. Il sait être fort mais il est fragile. Bref, il nous ressemble.

Au début, il s’appelait Manâ-îl. Personnellement, j’aimais bien mais c’était difficile à lire. Il est donc devenu Manaïl. Il faut croire que son nom était prédestiné. Imaginez ma surprise lorsqu’en consultant un dictionnaire de cunéiforme, j’ai constaté que la signification de chacune des syllabes de son nom correspondait à la Prophétie des Anciens! Parfois, on a l’impression que le hasard n’existe pas…

Manaïl est-il mon personnage favori? Honnêtement, non. Comprenez-moi bien : il est le héros de l’histoire et il est agréable à écrire. Je l'aime bien mais, je préfère le frère Enguerrand, Ermeline et Charlie Dickens. Tout est question de goût!

Ishtar : Donner vie et parole à une déesse. Quel rêve! Au fil des pages, Ishtar est devenue une figure à mi-chemin entre la mère attentionnée, très humaine, et la divinité. Elle est bonne puissante mais loin d’être toute-puissante. Au contraire, elle est, elle aussi, à la merci des Anciens et en sait souvent à peine plus que Manaïl. À moins, évidemment, qu’elle ne préfère qu’il découvre par lui-même ce qu’elle sait déjà…

Les Anciens : Ah! Les Anciens! Quels mystérieuse race! Et quel plaisir j’ai eu à les inventer! À proprement parler, ils ne constituent pas des personnages puisqu’ils ont disparu depuis longtemps. Mais leurs traces teintent toute la série. Sans eux, point de quête aux fragments, ni de pouvoir, ni de main palmée… Omnipotents, omniscients, ils ne sont pas des dieux mais des créatures de sang et de chair. Ils avaient simplement eu le temps de commettre leurs erreurs, de les corriger et… d’y survivre. Mais qui étaient-ils au juste? Des Atlantes? Des humains? Pas certain… Après tout, ils avaient les mains palmées… Mais une chose est certaine : ils étaient tout le contraire des Nergalii.

Mathupolazzar : Je voudrais vous dire que je le hais, que je lui veux du mal mais, au fond, il me fait pitié. Il ne vit que pour le pouvoir et n’a pas le moindre scrupule à sacrifier les autres pour parvenir à ses fins. Il m’irrite, un peu comme un moustique qui nous tourne autour et qu’on arrive pas à écraser. Mais il est nécessaire à la cohérence de l’histoire. Sans lui, les Nergalii ne seront rien d’autre qu’une bande de brutes. Avec lui à leur tête, ils sont un culte dangereux.

Naska-ât : Le sage inconnu. Celui sans le courage duquel la quête de Manaïl n’aurait jamais eu lieu. Je ne le connais pas vraiment. Il n’est qu’un souvenir. Mais, d’ici la fin de la série, je le connaîtrai mieux…
1. L’Élu de Babylone

L’idée de départ

J’ai toujours été attiré par Babylone, ses dieux, ses temples. Cette ville si ancienne, qui est mentionnée dans la Bible, était l’objet de légendes et d’émerveillement bien avant notre ère. Ses temples, ses palais et ses jardins suspendus fascinaient. Dans le monde chrétien, ses dieux sont souvent devenus des démons.

Pour bien amorcer la série, j’avais besoin d’un endroit qui possédait encore un lien avec la civilisation sumérienne et Babylone s'est imposée d’elle-même.

Les personnages

Ashurat : Un jour, mon éditrice chez HMH m’a fait remarquer que mes personnages âgés étaient attachants. Par curiosité, elle m’a demandé de réfléchir et de découvrir qui m’inspirait lorsque je les créais. La réponse est venue très vite : ma grand-mère, qui est morte à 94 ans et que j’aimais beaucoup. Elle était sage, profonde, rassurante, modeste et curieuse mais elle avait aussi un petit côté austère qui imposait le respect. Lorsque j’étais ado, elle était ma meilleure amie. Je pouvais tout lui raconter et ses conseils étaient toujours simples et intelligents. Elle avait beaucoup vécu et aimait le partager sans jamais l’imposer. Ashurat, c’est beaucoup ma grand-mère…

Arianath : Arianath… Que dire de quelqu’un comme elle? Au fil des révisions, je l’ai un peu adoucie. Imaginez : elle était encore pire avant! Amusez-vous un peu et lisez attentivement les crédits au début de chacun des tomes : vous y découvrirez comment j’ai construit le nom de ce personnage.

Noroboam l'Araméen : Quel infect taré, celui-là! J’ai vraiment détesté l’écrire. Il est dégoûtant, aussi bien en dedans qu’en dehors. Un pervers complet, qui prend plaisir à la souffrance des autres, sans doute parce qu’il a lui-même tant souffert. Une vraie saleté. Rien qu’à écrire ces quelques lignes, je me remets à le haïr!

Pylus : Le Nergali typique. Il est ambitieux et n’a pas le moindre scrupule à trahir. Et pourtant, il a un côté noble qui me séduit.
2. Le trésor de Salomon

L’idée de départ

Je ne pouvais même pas imaginer faire une série comme Le Talisman de Nergal sans aborder les Templiers. Évidemment, je ne soupçonnais pas l’importance qu’ils prendraient mais, au fond, je n’en suis pas vraiment surpris.

Les Templiers sont sans doute une des grandes énigmes de l’histoire du Moyen Age. Pas parce qu’on les connaît mal. Au contraire, on les connaît très bien et de nombreux livres ont été écrits à leur sujet par des historiens renommés. Pourtant, depuis des siècles, ils sont enveloppés d’une aura de mystère et de légendes tenaces.

On raconte que les neuf premiers Templiers n’auraient pas fondé l’Ordre pour protéger les pèlerins en Terre Sainte, comme ils le prétendaient, mais pour retrouver un trésor enfoui sous les ruines du Temple de Salomon. Il se serait agi pour certains des Tables de la Loi, pour d’autres de documents révélant l’origine réelle de la religion chrétienne, pour d’autres encore du Graal ou même de la dépouille de Jésus. On dit encore que, lorsqu’ils eurent trouvé ce trésor, ils firent chanter l’Église en la menaçant de le révéler et que c’est pour cette raison que l’Ordre obtint les privilèges qui le rendirent à toutes fins pratiques indépendant du pouvoir temporel et si riche. On raconte encore qu’après la destruction des Templiers, leur secret serait passé entre les mains des Cathares, des Francs-maçons ou du Prieuré de Sion, et qu’il existerait toujours. Comment pouvais-je me priver d’une trame comme celle-là?! Il suffisait de faire du trésor un fragment du talisman de Nergal et le tour était joué!

Les personnages

La Belle de Parsagadès : Celle-là, je ne veux plus en parler. Grrrr….

Le frère Bérenger : Un personnage secondaire attachant, comme c’est souvent le cas. Ferme, déterminé, courageux, énergique, modeste, habile combattant, il est le Templier typique qui n’hésite pas à prendre les armes pour défendre l’Ordre et qui ne se pose pas de questions. C’est un peu grâce à lui que Manaïl devient un habile combattant. J’aurais voulu lui faire jouer un plus grand rôle mais l’histoire s’est développée autrement.

Le frère Enguerrand de Montségur : De toute la série, le commandeur de la cité de Jérusalem est, de loin, mon personnage préféré. C’est sans doute pour cette raison qu’il a continué, malgré moi (sérieusement!), à jouer un rôle dans les tomes ultérieurs. Mais je suis bien content qu’il ait décidé de le faire. J’avais beaucoup de peine à l’idée qu’il était disparu du paysage…

Hanokh : Un personnage ambivalent, ni bon ni méchant. Il a simplement la conviction profonde d’être le dépositaire d’une mission divine, d’être l’émissaire de Yhwh. S’il manipule la situation, ce n’est pas par malfaisance mais par conviction.

Hiram : Dans la légende maçonnique, Hiram Abif est le maître bâtisseur envoyé à Jérusalem par le roi Hiram de Tyr pour construire le temple du roi Salomon. Lorsqu’il est assassiné par trois ouvriers ambitieux auxquels il refuse de révéler les secrets de son art, ce sont les secrets des constructeurs qui sont à jamais perdus. Comme cette légende cadrait bien avec mon histoire, j’ai fait de maître Hiram un Mage d’Ishtar et de son secret un fragment du talisman.

Hiram le maçon : Pas toujours facile d’être porteur d’une vérité qu’on ne comprend pas… Ce pauvre Hiram en a fait la dure expérience! J’ai bien tenter de lui réserver un meilleur sort mais c’était impossible.

Jubelo : Habile et persévérant, il a su se fondre dans le paysage de la templerie de Jérusalem. Le premier chapitre du tome 2 que j’ai écrit portait sur Jubelo. Je savais qu’il surgirait quelque part en cours de route mais sa véritable identité m’a surpris moi-même.
Voilà. Au fil des tomes, je partagerai avec vous mes réflexions sur les autres personnages. Je tiens toutefois à vous prévenir dès maintenant: il y en aura des encore pires!