mardi 1 juillet 2008

Quand on écrit, on décide rarement...

C'est drôle. Quand j'écris, je décide rarement de ce qui va se produire. J'essaie de planifier, je me fais un beau plan tout propre comme me l'a enseigné monsieur Savard, le brillant prof de français de secondaire 5 qui nous faisait aimer la littérature, et je tente de l'appliquer. Mais je n'y arrive jamais. C'est que, par un mystérieux processus, on dirait que les personnages ont leur volonté propre. Certains refusent de mourir lorsqu'on essaie de les tuer et on s'aperçoit plus tard que c'est parce qu'ils savaient, eux, qu'ils avaient encore un rôle à jouer, alors que l'abruti d'auteur était dans le noir... D'autres posent un petit geste parfaitement anodin dont on se demande la raison. On hésite et, comme on finit par se fier aux personnages, on se dit "bof... il doit avoir une bonne raison". Et généralement, c'est vrai. Le geste prend tout son sens des centaines de pages plus loin. Dans le tome 5, par exemple, un personnage remet quelque chose (je ne vous dis pas quoi!) à Manaïl avant qu'il ne quitte le kan. Quelque chose d'assez dégoûtant, en fait. Je me suis dit "ouache!" mais j'ai laissé aller. À la centième page du manuscrit du tome 6, voilà que les objets en question jouent un rôle capital. Même moi, je ne le savais pas! Je l'ai appris cet après-midi. Et si je vous disais ce qu'Ermeline vient de faire dans le tome 6... J'en suis tout retourné. Elle ne m'a pas consulté et, maintenant, je vais devoir me dépatouiller avec jusqu'à la fin. Mais ça fait partie du plaisir d'écrire que de laisser aller les personnages qu'on a créé. Généralement, ils savent exactement où ils s'en vont - même si l'auteur, lui, n'en a parfois aucune idée.

4 commentaires:

Kate Boulay a dit…

Bonjour Hervé, c`est Kate. C`est drôle à dire, mais moi aussi je décide rarement quand j`écris. Je laisse mes personnages me surprendre par eux même. Je fais un rêve et chaque soir un nouveau personnage fait son apparition. Le matin je tente de faire des liens entre mes projets et le nouveau personnage qui vient de naître. Ainsi je sais dans quelle histoire il va jouer.
Qu`en penses-tu?

Hervé Gagnon a dit…

Dis, Kate, tu écris quoi?

Kate Boulay a dit…

J`écris beaucoup de fantastique. Mes récits se passent la plupart du temps dans la ville de Trois-Rivières. Présentement j`essais d`écrire du réaliste, en me basant sur une série télévisée que j`écoute et qui s`intitule Wildfire. Cette série passe à VrakTV. Pour être franche, j`écris mes rêves. Ceux qui pourraient prendre la forme d`un récit. J`écris du fantastique pour adultes et pour adolescents. Je suis membre d`une société d`écrivains à Trois-Rivières. Ça s`appelle La Société Des Écrivains de La Mauricie, mieux connue sous ces trois lettres SEM. Je n`ai pas encore été publiée, mais je rêve de l`être un jour. Dans mes récits fantastique, j`aime bien y mettre quelques scènes d`amour. Ce qui serait plaisant serait de mettre des conseils pour les jeunes écrivains, qui veulent percer dans le monde de l`écriture, sur le blogue.
Je te laisse en te souhaitant bonne semaine et dis moi ce que tu penses de mettre des conseils pour les jeunes écrivains sur le blogue.
À bientôt
Kate Boulay

Hervé Gagnon a dit…

Si tu savais à quel point je n'ai pas l'impression d'être apte à donner des conseils. J'ai beaucoup de difficulté à me voir moi-même comme un auteur. Un écrivain, ça va. Le terme a une connotation de métier, d'artisan qui travaille fièrement mais sans prétention. L'auteur, pour moi, est un artiste, ce que je n'ai ni la prétention ni l'impression d'être.

Je travaille méthodiquement, tous les jours et j'essaie de sortir quelques bonnes pages. Parfois, j'y arrive, parfois pas. Mes plans ne fonctionnent jamais et je les fais même si je sais d'avance que ce sera futile. Mes idées de départ ne se réalisent jamais. Souvent,les meilleures pages du manuscrit final sont celles que j'ai écrites sans le vouloir. Honnêtement, j'ignore comment je produis mes histoires...

Au fond, je crois que les histoires existent déjà, quelque part en nous. Elles ne demandent qu'à sortir. Parfois, c'est facile, parfois non.

Donner des conseils? Je me sentirais bien prétentieux...